18 septembre 2011
Richard Bigué, Traverses ou le Mégaphone Géant, Marseille, 2011
Projet collectif s’appuyant sur la spécificité des Quartiers Nord de Marseille, « Traverses ou le Mégaphone Géant » est une architecture-sculpture en forme de porte-voix surdimensionné. A travers ce lieu, c’est un moyen d’expression tout autant qu’un espace de création, que des associations artistiques et des acteurs sociaux marseillais ont souhaité offrir aux populations de ces cités. L’objectif est ambitieux, à la fois urbanistique, artistique et social : croiser les points de vue pour dépasser les préjugés, effacer les stigmates, redynamiser un territoire et l’ouvrir au reste de Marseille et de l’Europe.



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11 septembre 2011
Kader Attia, La colonne sans fin, 2008, mégaphones, dimensions variables – exposition « The Future of a Promise« , Venise, 2011
L’adaptation contemporaine de la colonne abstraite de Brancusi par Kader Attia peut être considérée comme un monument à la gloire de la démocratie. Les portes-voix renvoyés dos à dos ou face à face, à l’image des manifestants et forces de l’ordre qui s’en servent comme moyen de communication ou de répression, sont dans un mutisme paradoxal en comparaison aux célébrations de 2008 autour de Mai 68 ou au traitement médiatique des révolutions arabes de 2011.



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7 septembre 2011
Constantin Brâncuşi, ensemble monumental de Târgu Jiu, 1937
En 1935, la Ligue nationale des femmes du Gorj, en Roumanie, commande à Constantin Brâncuşi un ensemble monumental près de son village natal afin de commémorer les héros de la patrie tombés pendant la première Guerre mondiale. Reprenant des motifs qui lui sont familiers, l’artiste répartit harmonieusement trois œuvres sur un long axe d’environ un kilomètre de long : la « Table du silence » près de la rivière, puis à l’orée d’un parc, la « Porte du baiser » et enfin sur une place circulaire, la « Colonne sans fin ». Ce trajet rituel, destiné à évoquer les moments essentiels de la vie, modifie la notion de monument en mettant en avant la relation que les sculptures entretiennent les unes avec les autres, avec leur environnement et le corps du spectateur.

La Table du silence, vers 1938, Epreuve gélatino-argentique, 24 x 29,8 cm Photographie de l'artiste, Legs Constantin Brancusi 1957 © Adagp, Paris

La Porte du Baiser, 1938, Epreuve gélatino-argentique, 17,9 x 23,9 cm Photographie de l'artiste, Legs Constantin Brancusi 1957 © Adagp, Paris

La Colonne sans fin à Târgu Jiu, vers 1938, Epreuve gélatino-argentique, 24 x 18 cm Photographie de l'artiste, Legs Constantin Brancusi 1957 © Adagp, Paris
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5 septembre 2011
Robert Filliou, COMMEMOR, montages photographiques, 1970
En juillet 1970, à l’occasion d’une exposition à Aix-la-Chapelle, Robert Filliou propose dans le cadre de sa « Contribution à l’art de la paix » un échange de monuments aux morts entre des pays autrefois ennemis. Le biographe Pierre Tilman nous informe que Filliou pensait ce projet réalisable : « Il rêvait d’hélicoptères qui auraient transporté les monuments d’un pays à l’autre, volant par dessus les frontières, soulevant les fantômes de la mort et de la haine pour un échange de vie entre gens d’aujourd’hui » (Pierre Tilman, Robert Filliou. Nationalité poète, Les Presses du réel, Dijon, 2006)
« PROCLAMATION D’INTENTION
En vue de :
- sceller par un seul acte puissant la réconciliation européenne
- créer un précédent qui s’étendra un jour à tous les continents
- honorer véritablement la mémoire des victimes des Guerres Mondiales du XX ème siècle
- rappeler aux générations futures la futilité et l’obscénité meurtrière de tous les nationalismes
- accomplir le jumelage définitif villes d’Europe et de ses villages
- transformer le style pompier et revanchard que nous a légué l’histoire en une expression neuve et généreuse de notre destin
IL EST SOLENNELLEMENT PROPOSE AUX PEUPLES EUROPÉENS D’ECHANGER LEURS MONUMENTS AUX MORTS RESPECTIFS
A cet effet, la création d’une COMmission Mixte d’Echange de Monuments aux Morts (COMMEMOR) est suggérée, dont les activités s’accompagneront d’un recueillement sobre et de nobles réjouissances
QUANT AUX PAYS QUI, DE NOS JOURS, SONGENT A LA GUERRE, ILS POURRAIENT ECHANGER LEURS MONUMENTS AUX MORTS AVANT ET AU LIEU DE SE LA FAIRE [...] »

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5 septembre 2011
Cyprien Gaillard, Le canard de Beaugrenelle, bronze, béton, 200 x 150 x 200 cm,2008 – exposition à la Nouvelle Nationale Galerie , Berlin, 5ème biennale de Berlin, 2008
Extrait du quartier en pleine restructuration de Beaugrenelle à Paris où des tours ont été édifiées dans les années 1970, cet imposant canard en bronze, archétype des sculptures de l’art public de cette période, est implanté sur la terrasse de la Neue Nationalgalerie, joyau de Mies van der Rohe construit à Berlin-Ouest en 1968.
Commentaire amer sur les succès et les échecs des utopies modernistes, le Canard de Beaugrenelle devient en particulier le symbole des idéaux ruinés des projets d’habitats sociaux des années 1960 et 1970 et et de la politique artistique dans les espaces publics.


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3 septembre 2011
Elisa Larvego, Huerfano’s faces, série photographique et filmique, 2010-2011
Projet à la fois photographique et filmique, « Huerfano’s faces » porte sur des communautés hippies installées depuis la fin des années 1960 dans les montagnes du sud du Colorado, et dont les idéaux partent peu à peu en poussière, au même rythme que leur population décroît et que les habitations abandonnées tombent en ruine. Les portraits des habitants dans ou devant les maisons qu’ils ont généralement construits eux-mêmes avec des budgets dérisoires, en reprenant parfois les formes géodésiques prônées dans « Operating Manual For Spaceship Earth » de Buckminster Fuller, répondent aux photographies des architectures fantomatiques.

Diane and Robert’s ancient dome, Triple A, Colorado 2010

George Parrish and his cat in front of his house, Triple A, Colorado 2010

Sybilla Wallenborn on her deck, Libre, Colorado 2010

Dawn & Dewitt’s ancient house, Triple A, Colorado 2010

George Parrish in his house, Tiple A, Colorado 2010

Tony and Lene’s ruin, Triple A, Colorado 2010
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3 septembre 2011
Richard Buckminster Fuller (1895-1983)
Surtout célèbre en tant qu’architecte pour ses dômes géodésiques, dont il n’est pourtant pas précisément l’inventeur (puisqu’il s’est appuyé sur les travaux du Dr Walther Bauersfeld), Buckminster Fuller a, plus largement, appliqué aux domaines de l’architecture, de l’ingénierie et du design, sa vision systémique du monde. Pour lui, la géométrie analytique naturelle de l’univers se fonde sur des groupements ordonnés de tétraèdres. Visionnaire, il a défendu des valeurs humanistes, écologistes et pacifistes, à travers ses écrits, inventions et constructions. Sa « Dymaxion map » est une sorte de cartographie cubiste ou d’origami géant qui consiste en la transformation du globe terrestre en un icosaèdre, polyèdre à 20 faces triangulaires. Une fois déplié en une surface plane, le monde y est comme « vu du dessus », sans hiérarchie de lecture, les continents formant une seule et même île au milieu de l’océan. C’est de cette équivalence et de cette interdépendance entre eux dont Fuller voulait nous faire prendre conscience.

Dymaxion map, 1954

Sphère géodésique

Buckminster Fuller dans son atelier, 1948

TENSILE-INTEGRITY STRUCTURES-TENSE GRITY, de la série “Inventions: Twelve around one“, 1981, Deutsche Bank Collection

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17 août 2011
Raphaël Zarka, Les formes du repos, photographies, depuis 2001
Plasticien et essayiste, Raphaël Zarka allie approche physique et conceptuelle, ou sociologique, du monde. « Les formes du repos » est une série photographique présentant des objets en béton comme laissés à l’abandon dans des contextes naturels, et qui s’en détachent nettement en tant que figures géométriques, courbes ou orthogonales. A la manière des Becher, Zarka constitue, à partir de ces productions humaines, une sorte de taxonomie archétypale, mais il y réinjecte du sens, un imaginaire, plus proche en réalité de la posture d’un archéologue du contemporain que de celle d’un photographe documentaire. Saisies dans un état de gestation, telles de géants fossiles artificiels, ces formes ne sont jamais muettes et portent les traces de leur existence utilitaire. D’une « compacité poreuse », comme toute l’oeuvre de l’artiste qu’il décrit par cette oxymore, elles sont autant de « prises sur le réel », qui dévoilent les récurrences, ou enchevêtrements historiques, reliant des choses faites par l’homme à d’autres produites par la nature.

Les formes du repos n°1, 2001

Les formes du repos n°2, 2001

Les formes du repos n°5, 2002

Les formes du repos n°6, 2002

Les formes du repos n°8, 2003

Les formes du repos n°9, 2006

Les formes du repos n°10, 2006
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10 août 2011
Olafur Eliasson, The New York City Waterfalls, 2008
Se souvenant peut-être de la phrase de Béatrice Woods selon qui « les seules œuvres d’art que l’Amérique ait données sont ses tuyauteries et ses ponts » (revue The Blind Man, N° 2, 1917, p. 5 – article paru anonymement au sujet de « Fontaine » de Marcel Duchamp), Olafur Eliasson a installé durant l’été 2008 quatre cascades sur les berges de l’East River, entre Manhattan, Brooklyn et Governors Island. Chaque installation pompaient l’eau à travers des structures en métal à un débit de 132 000 litres par minute avant de la laisser tomber naturellement d’une hauteur de 27 à 37 mètres, créant ainsi de factices chutes d’eau en pleine rivière.



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1 août 2011
Carleton Watkins, vues stéréoscopiques, 1960′ – 1970′
Les cartes stéréoscopiques de Carleton Watkins sont parmi les premières photographies du site naturel du Yosemite. Elles contribuèrent à faire évoluer la législation quant à sa préservation.
En juillet 1861, Watkins accéda à la vallée avec son lourd et encombrant matériel à travers le bosquet de séquoias géants de Mariposa Grove, aidé d’un assistant et d’une douzaine de mules. Il revint de son séjour avec 100 vues stéréos et 30 vues de très grands formats (de l’ordre de 45.7 × 55.9 cm). Il les vendait à l’occasion de foires ou par le biais de la « Yosemite Art Gallery » qu’il fonda à San Francisco en 1971, mais ses lacunes en tant qu’homme d’affaires le menèrent à la banqueroute en 1975.

Piwyac, or the Vernal Fall, and Mt. Broderick, 300 feet, 1961

The foot of the Vernal Fall, 1961

Between the Vernal and Nevada Falls, 1961

At the Mechanics' Institute, San Francisco, 1965
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