Éléonore de Montesquiou, Atom cities, films, affiches, photographies, textes muraux et publications, 2005-2006 – Villa du parc, Centre d’art contemporain d’Annemasse, 2007
Dans ce projet comme dans tout son travail, Éléonore de Montesquiou interroge, par une esthétique minimale et poétique, des fragments d’histoires intimes et met en évidence des situations de déracinement. L’artiste franco-estonienne a interviewé les habitants de deux villes d’Estonie, Sillamäe et Paldiski, qui furent rayées de la carte et interdites aux Estoniens pendant l’occupation soviétique de 1944 à 1991. Les Russes, qui constituaient alors 95% de la population, y sont aujourd’hui minoritaires. Ceux qui ont choisi de rester ne parlent pas l’estonien, et circulent, pour la plupart, avec un « passeport gris », passeport d’apatride qu’ils appellent « aliens passport ». En se penchant sur des vies humaines prises entre deux définitions identitaires, l’artiste pose la question de l’intégration de la communauté Russe en Estonie, des relations entre ces deux peuples et du sentiment d’appartenance nationale.